Les éléments de la Division régionale de la Police judiciaire du Centre (DRPJ) ont appréhendé sept individus qui se faisaient passer pour des agents de l’établissement de Microfinance Express Union.

La microfinance Express Union, choisie par le ministère des Enseignements secondaires (Minesec) pour le paiement en ligne des frais de scolarité engage une procédure judiciaire contre des individus qu’elle accuse d’ « usurpation », à propos de son label. Dans une correspondance adressée le 5 octobre au ministre des Enseignements secondaires (Minesec), l’établissement de microfinance Express Union dit avoir mis la main sur sept individus à Yaoundé se faisant passer pour des agents d’EU. « Nous sommes victimes d’une usurpation de notre label par des individus mal intentionnés qui ont confectionné des chasubles semblables aux nôtres, qui rôdent autour des lycées et procèdent aux encaissements des contributions exigibles auprès des élèves et parents », écrit Chares Nghoguo, le directeur général de cette société camerounaise spécialisée dans l’envoi d’argent.
Ces « faux » agents auraient ainsi détourné les frais de scolarité et d’examens de plusieurs lycées de la capitale. Le montant de cette escroquerie n’a cependant pas été communiqué. Mais la société, précise que le pot-aux-roses a été découvert le 29 septembre dernier, à la suite d’une descente avec les éléments de la Division régionale de la Police judiciaire du Centre (DRPJ). La Direction générale d’EU affirme que les présumés faussaires étaient dotés d’outils de travail (téléphone, imprimante, cachets) et délivraient des reçus sur lesquels figure le logo d’Express Union. Ils ont été interpelés par des éléments de la Division régionale de la Police judiciaire (DRPJ) du Centre, lors d’une descente dans les lycées d’Ekounou, de Ngoa-Ekellé, de Nkolondom et de Charles Atangana, peut-on lire dans ladite correspondance.
« Les interpellations se poursuivent et l’enquête ouverte est pendante à la DRPJ Centre », selon le DG d’Express Union. Ce dernier assure que des « mesures conservatoires » ont été prises en interne pour mettre un terme à cette escroquerie. En l’occurrence : la sensibilisation des proviseurs, élèves et parents d’élèves, la sensibilisation « massive » du personnel d’Express Union pour plus de vigilance face au phénomène, ainsi que la descente dans d’autres lycées de Yaoundé « pour éventuellement interpeler les potentiels faussaires ». Il ne dit toutefois pas ce qui est prévu pour réparer le préjudice causé aux parents et élèves. « Si vous avez eu à effectuer des opérations et que vous n’avez pas la confirmation que les fonds sont dans les caisses du Minesec, vous déposez une requête adressée au directeur général dans une agence Express Union. Une correspondance vous sera envoyée », confient des sources au sein de la société, déroulant simplement la procédure à suivre. Du côté du Minesec, on prône la prudence « La norme c’est d’aller vers les agences. Les parents qui se font arnaquer ont choisi la facilité », laisse entendre une source ayant requis l’anonymat.
Depuis le 17 août, parents, tuteurs et élèves sont invités à s’acquitter des contributions exigibles par voie électronique auprès de l’opérateur de leur choix. Express Union fait partie des six opérateurs retenus par le Minesec pour cette opération pour le compte de l’année scolaire 2022-2023. Il faut tout de même noter que ce mode de paiement présente des défis en zone rurale où les populations en plus d’avoir du mal à s’adapter aux TIC ont un accès limité à internet. Selon un rapport du ministère des Postes et Télécommunications (Minpostel), sur les télécoms au Cameroun, le taux de pénétration de la téléphonie mobile dans le pays est de 83% en 2016, soit 17% de personnes qui restent en marge de cet outil de communication.
Kristel Belinga

Plus de 16 milliards FCFA générés chaque année

Le paiement de frais de scolarité dans des institutions financières et dans des entreprises de téléphonie mobile via Mobile Money a permis de créer à ce jour, 2 957 comptes bancaires.
Effectif depuis pratiquement 4 ans, le paiement de frais de scolarité dans des institutions financières et dans des entreprises de téléphonie mobile via Mobile Money a permis de créer à ce jour, 2 957 comptes bancaires. Soit 4 comptes pour les services centraux du ministère des Enseignements secondaires (Minesec). Notamment le compte fonds de la solidarité de la promotion de l’éducation, le compte de la Fédération nationale du sport scolaire (Fenasco), le compte d’orientation scolaire et professionnel, le compte de la direction des examens et concours.
A la première année (2018-2019), cette digitalisation a permis de collecter 16 407 721 623 F Cfa, pour 1 109 471 élèves. Soit des chiffres plus élevés que ceux de l’année scolaire d’après, qui a enregistré 15 652 028 F Cfa pour 1 143 550 élèves. Tandis que l’année 2020-2021 a permis de collecter 16 172 788 500 F Cfa pour 1 119 451 élèves. Ces fonds ont été collectés dans les six entreprises mandatées par le Minesec, en charge de la perception des frais de scolarité. Notamment la Cameroon postal services (Campost), Afriland First bank, MTN Cameroon, Orange, Express Union et Ecobank sont les six opérateurs mandatés par le ministère des Enseignements secondaires (Minsec), pour percevoir les frais de scolarité.
Au cours d’un atelier relatif au paiement électronique des frais d’examen le vendredi 15 Octobre 2021 aux services du Gouverneur à Douala, Nalova Lyonga, ministre des Enseignements secondaires, a rappelé le bien-fondé de ce nouveau mode de paiement. « Depuis le début, notre intention est de mettre fin à la corruption », a-t-elle déclarée. Et Léopold Djomnang Tchatchouang, Chef de la division des affaires juridiques au Minesec d’ajouter que cela a aidé dans la traçabilité, la transparence dans la gestion des contributions exigibles au Minesec.  Ainsi que la maitrise des effectifs en vue de connaitre la population scolaire.
Alors que les choses semblent bien se porter chez les 6 opérateurs en charge d’effectuer ces transactions notamment avec la création et l’ouverture des comptes, les responsables d’établissements eux, connaissent des difficultés à la suite de ce mode de paiement. « C’est un nouveau système. Donc, tout le monde ne s’y est pas encore adapté…Mais la principale difficulté est celle du paiement à la banque ou auprès de l’agent financier. Les plaintes viennent premièrement des parents qui doivent faire la queue pendant longtemps dans des agences. Certains perdent leur argent sur le chemin, dans le taxi ou ailleurs », a confié Bernard Nkemma, Vice principal du Lycée bilingue de Bobongo Petit Paris, à Douala.
Seulement, la longue file d’attente et les agressions ne sont pas les seules difficultés que rencontrent les responsables d’établissements. Car, « Certains opérateurs reversent avec du retard, ça fait qu’au niveau du paiement, on n’a pas toujours la totalité de ce qu’on devrait avoir, et c’est toujours plus pénible, surtout que c’est de l’argent qu’on utilise par rubrique », souligne Maurice Kuipou, Proviseur du Lycée bilingue de Bafoussam. Qui relève comme autre challenge, les élèves déplacés qui ne passent pas par les services sociaux.
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