Le président de la République a exprimé sa compassion à la famille royale et au peuple britannique à l’occasion du décès dans l’après-midi du 8 septembre 2022 de la reine du Royaume Uni, Elisabeth II. Paul Biya écrit : « Le décès de Sa Majesté Elisabeth II est douloureusement ressenti dans votre pays et affecte aussi le Commonwealth of nations, du fait de sa stature unique et de son rôle emblématique au cours de l’Histoire. » Le chef de l’Etat a manifesté sa profonde tristesse, avant de s’incliner devant « la mémoire de cette illustre souveraine au destin exceptionnel ». Elle avait 96 ans, a traversé la deuxième guerre mondiale, vu défiler 15 Premiers ministres britanniques. C’était en effet une dame d’une altesse, d’une dignité et d’une hauteur telles qu’on n’en verra certainement plus.

Pour une reine, une souveraine, elle a su traverser les époques mais surtout les générations. Elle a su jouer des icônes de la Grande-Bretagne, recevant les Spice girls, décorant Sean Connery ou Elton John, serrant chaleureusement à la main à David Beckham, ou se prêtant à une scène avec Daniel Craig en James Bond pour l’ouverture des Jeux Olympiques de Londres. Tout cela explique sa popularité et l’émoi du pays.

Les Africains s’associent à l’hommage mondial, chaque chef d’Etat y allant de sa phrase la plus compassionnelle, mais l’opinion publique africaine n’est plus concernée qu’il n’en faut. Elle subit presque les images satellitaires des émissions spéciales partout sur les chaînes de leur bouquet TV. Les titres de la presse camerounaise du vendredi 9 septembre, lendemain de la mort de la souveraine britannique, font peu cas de cet événement présenté comme planétaire. La jeune génération d’Africains cherchent en vain l’acte ou la déclaration référence d’Elisabeth II qui en feraient aussi pour eux une personnalité iconique.

Elle était une reine, leur reine.

Toutefois, son décès nous enseigne quelques leçons :

1°) Son décès n’a fait l’objet d’aucun mystère et a été annoncé à l’opinion publique britannique et mondiale, tout comme l’avait été la dégradation de son état de santé.

2°) Elisabeth II a rempli son devoir jusqu’au bout, sans jamais se débiner, même quand elle était à bout de force. Deux jours avant son décès, elle accueillait la nouvelle Première ministre de son pays, comme l’exige la tradition.

3°) Depuis son décès, tout est réglé comme sur du papier à musique. C’est un royaume et le nom du successeur est connu – le roi Charles III – sans bataille de succession, conformément à l’ordre établi par la coutume du pays.

4°) La longévité au pouvoir n’est pas en soi un problème ;  un souverain peut est âgé et aimé de son peuple.

5°) Il faut toujours attendre patiemment son heure de gloire, comme l’a fait le prince Charles, qui monte sur le trône à 73 ans, à l’âge de la retraite pour certains.

 

Kounta Kinte

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