Le secrétaire militaire de l’ancien Mindef dégage sa responsabilité au sujet des opérations entre son ancien patron et les prestataires de Magforce, entreprise de fourniture des tenues et équipements militaires.

Question : Lors de votre cross-examination face à la partie civile, vous avez rappelé que : « Le secrétariat militaire est le cabinet du ministre, porte d’entrée et de sortie des activités du ministère, et le lien avec l’extérieur ». Depuis que le Mindef de l’époque vous a présenté à son cabinet M. Franchitti et que vous  assuriez le suivi des activités de Magforce, est-ce qu’il y a un responsable autre que vous qui travaillait et/ou était en relation directe avec Franchitti ?

Réponse : Premièrement, je voulais faire une précision : quand je parle de lien avec  l’extérieur, c’est que toutes les correspondances sortent à travers le service courrier du secrétariat militaire. Deuxièmement, je ne travaillais pas avec  M. Franchitti en tant que personne, je transmettais les besoins à la société Magforce à travers Mme Elisabeth  Charlon.

Donc vous étiez le seul ?

Oui

Ce rôle que vous venez  de décrire, vous l’avez  dit, était conforme aux activités du secrétariat militaire.  Vous avez réfuté que certains vous considèrent comme un maillon fort, vous avez dit ne pas être impliqué dans la chaine de la dépense publique. Nous aimerions savoir comment vous-même qualifiez ce rôle exclusif que vous aviez  avec Magforce ?

Je dirai deux choses : la première est que dans les usages du Mindef et en lien avec la préparation du 20-Mai, il y a toujours eu un responsable du cabinet qui joue le rôle d’interface dans le cadre des commandes. Avec votre permission, je me permettrais de citer que sous le ministre d’Etat Amadou Ali, c’est le chef de secrétariat militaire adjoint de l’époque qui s’en occupait, le lieutenant-colonel Adji  Gadjama. Sous le ministre Laurent Esso, c’est le gestionnaire de la Réserve ministérielle qui s’en occupait, à l’époque le capitaine Mboutou Elle Ghislain. Sous le ministre Ze Meka, c’est le chef du service des Affaires générales au cabinet Mindef qui s’en occupait, le lieutenant-colonel  Ebini Ebozoa. Sous le ministre Mebe Ngo’o, c’était le Chef Secrétariat Militaire Adjoint, le lieutenant-colonel Mboutou Elle Ghislain. Sous le ministre Beti Assomo, c’est le chef du secrétariat militaire adjoint, le colonel Ngolo  Ngomba qui s’en occupe.

Pour moi, c’est un rôle d’agent de liaison qui n’a rien à voir avec la chaîne de la commande  publique.

Le 1er juillet dernier [2022], lors de votre examination-in-chief, vous disiez : « S’agissant de la fusion des besoins, ceux-ci venaient de chacun des États-Majors centraux. Il était question de mettre sur un état unique les besoins présentés par ces structures, pour faciliter la lecture du ministre. Un simple travail de secrétariat conformément aux textes réglementaires. Ce travail de fusion se faisait sur instruction du ministre à travers le chef de secrétariat militaire. Je me devais de fusionner les besoins, à défaut, ça aurait été une faute grave contre la discipline réprimée par le Code de justice militaire ». Devait-on comprendre par-là que vous ne pourriez relever à l’attention du ministre aucune anomalie constatée ?

Il s’agit des états de besoins venant des États-Majors, je ne vois pas où aurait pu se trouver l’anomalie

C’est vous qui l’avez évoqué, nous voulons savoir, au cas où il y avait eu anomalie, est-ce que vous n’auriez pas fait une observation au ministre ?

Je ne sais quelle anomalie aurait été dans les états de besoins.

 Et pour les devis ?

Ils venaient et je les soumettais à la sanction du ministre. Je pense avoir accompli ma mission. Les observations relevaient des structures appropriées.

« Je n’étais pas impliqué dans la chaine de la dépense ». Qu’entendez-vous par là ?

J’avais dit ici en quoi consistait la chaîne de la dépense et de la commande publique, je n’étais pas impliqué, c’est-à-dire je ne faisais pas partie des acteurs de la chaine de la commande et de la dépense publique.

Qu’est-ce qu’un acteur ou que sont-ils ?

Le ministre, qui fait la passation, le gestionnaire des crédits, qui établit les marchés, le contrôleur financier, qui contrôle, le payeur général qui paie, la commission de réception, qui réceptionne, et le Magasin central, qui est bénéficiaire des matériels.

Lors d’une audience, vous avez dit regarder les prix ?

Oui, les prix des matériels majeurs à savoir les tenues et les rangers.

Dans quel but regardez-vous les prix, si vous n’étiez qu’un agent de liaison ?

Je n’étais qu’un agent de liaison.

Source: Franck Essomba

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