Sous la pression du Comité international olympique, les autorités camerounaises annoncent le renouvellement des organes dirigeants des associations sportives près d’une décennie après les dernières élections.

Les élections dans les fédérations sportives civiles nationales auront lieu du 5 novembre au 12 décembre 2022. L’information est contenue dans une correspondance du ministre des Sports et de l’éducation physique (Minsep) adressée aux présidents desdites associations. « Prenant en compte les termes de la correspondance du Comité national olympique et sportif du Cameroun (Cnosc) en date du 10 octobre 2022, laquelle répercute les directives du Comité international olympique (Cio) obligeant le CNOSC à tenir impérativement ses élections avant la fin de l’année 2022 […] J’ai l’honneur de vous faire connaître que les opérations électorales relatives au renouvellement des bureaux exécutifs des fédérations sportives civiles nationales pour la période 2022-2024 se dérouleront du 5 novembre au 12 décembre 2022 », écrit Narcisse Mouelle Kombi dans cette lettre datée du 12 octobre 2022.

Le patron des sports ne cache pas que le processus annoncé est une contrainte du Cio. Déjà en Conseil de cabinet le 28 juillet, le Premier ministre répercutait les directives de l’instance qui gouverne le mouvement sportif mondial en instruisant le Minsep de « mener les actions nécessaires afin de garantir le déroulement serein du processus électoral au sein des fédérations sportives civiles nationales » et « mettre en œuvre la stratégie et l’échéancier en conséquence, dans la perspective de la clôture effective de l’ensemble des opérations au mois de décembre 2022 », peut-on lire dans le communiqué final issu de la réunion sus évoquée des membres du gouvernement.

En dehors de la Fédération camerounaise de football, qui a connu plusieurs processus électoraux depuis une dizaine d’années, la cinquantaine d’associations sportives du pays a les mêmes dirigeants depuis 2013. Les changements observés au sein de certaines d’entre elles (karaté, rugby, taekwondo, catch etc.) dans cet intervalle sont dus à des cas de défection, sanction ou décès. Une situation qui n’est pas sans conséquence chez les athlètes.

Les sportifs broient du noir

C’est au Club France de Yaoundé que nous retrouvons Ivan (prénom d’emprunt). Agé de 22 ans, ce jeune passionné de tennis rêve d’une grande carrière dans la discipline de Yannick Noah. Ce lundi, il arbore un ensemble polo-short blanc dont l’éclat est déjà entamé, assorti à des baskets tout aussi usées. Son quotidien, moniteur des membres du club qui sont pour la plupart des vétérans pratiquant le sport pour se maintenir en santé. « Je passe mes journées ici à entraîner les gens. Evidemment que ce n’est pas le top pour rester en forme, mais je suis obligé parce que ça me permet de nourrir ma famille. Et puis, étant donné que la fédération n’organise pas assez de tournoi, je ne peux pas faire autrement si je veux taper dans la balle tous les jours », explique notre Ivan.

 

A la Fédération camerounaise de tennis, Jean Marie Abouna le président élu en 2013 a déjà plus d’une fois exprimé son désir de quitter ses fonctions. L’homme d’affaires est aussi maire de la commune d’arrondissement de Yaoundé 1er. Il est donc quasiment absent à la tête de la fédération avec pour conséquence directe la non organisation régulière des compétitions. Au mois d’août dernier, le Cameroun a essuyé un échec cuisant à la Coupe Davis qui se disputait pourtant à Yaoundé.

La situation est identique dans plusieurs autres fédérations, notamment la natation, les sports nautiques, la gymnastique, les tirs, le cricket, les danses sportives, baseball, etc. Dans toutes ces associations, les sportifs attendent avec impatience le renouvellement des dirigeants en espérant que lesdites élections mettront fin à la léthargie actuelle.

Share.

Comments are closed.