Selon l’ambassade de France, la part de marché de la France est passée de 40% dans les années 1990 à 10% aujourd’hui, ceci du fait de l’offensive chinoise.
La France est à la peine au Cameroun, si l’on s’en tient à la diminution des parts des marchés de ses entreprises au fil de ces dernières années. L’ambassade de France au Cameroun parle d’une perte de 30% au cours des 30 dernières années. Et les secteurs sont variés : de l’industrie musicale au BTP, en passant par le sport. Le 10 mai 2022, par exemple, l’équipementier pétrolier français Bourbon Offshore Surf informe qu’il a décidé de la fermeture de sa succursale à Douala, au Cameroun. Cette fermeture, explique la multinationale, fait suite au constat de la fin des activités et de la transmission du patrimoine de ladite succursale à la maison-mère à Marseille, en France. Ainsi, la filiale camerounaise, d’un capital de 8,025 millions d’euros, soit 5,26 milliards de FCFA, met la clé sous le paillasson après près de dix ans d’activités dans le pays.
Selon le site spécialisé tradingsat.com, le tribunal de commerce de Marseille a décidé en décembre 2019, de la cession des actifs du groupe de services maritimes pour l’industrie pétrolière à la Société phocéenne de participations (SPP), un consortium de banques. Cette décision a conduit à la liquidation de la société et à une perte totale pour les actionnaires et les porteurs d’obligations.
Bourbon était présent dans 47 pays, avec une flotte de plus de 483 navires et 31 filiales opérationnelles. L’entreprise avait été durement touchée par la brusque chute des cours du brut il y a quelques années. Le chiffre d’affaires consolidé de Bourbon était de 689,5 millions d’euros en 2018, en baisse de près de 20% par rapport à l’année précédente, alors que le groupe a enregistré sur la même période une perte nette de près de 460 millions d’euros (295,3 milliards de FCFA).
Sanofi dissout sa succursale
Dans une annonce légale publiée ce 3 octobre, la société pharmaceutique Sanofi AFC, filiale de la transnationale française Sanofi, annonce la mise en liquidation de sa filiale au Cameroun après une décision de l’assemblée générale extraordinaire. Ainsi, le Camerounais Daniel Olinga, jusque-là administrateur général adjoint de l’entreprise, occupe désormais les fonctions de liquidateur de la société. Ce qui met fin aux fonctions de l’administrateur général Tiene Idrissa. A terme, il faudra parvenir à la dissolution de cette filiale camerounaise de Sanofi dont le capital social est de 70 millions de FCFA.
Cette liquidation de la filiale camerounaise est la matérialisation de la nouvelle politique de de développement du groupe pharmaceutique. En effet, Sanofi a lancé depuis 2021 dans plusieurs pays d’Afrique subsaharienne, dont le Cameroun, une étude de nouveaux business modèles afin de « simplifier » sa présence dans certaines zones géographiques, tout en identifiant des partenaires capables d’assurer efficacement la commercialisation et la distribution de son portefeuille de médicaments et de vaccins dans ces zones.
C’est ainsi qu’en août 2021, Sanofi a signé un accord-cadre avec E.P.DIS (groupe Eurapharma), un leader de la distribution des produits et services pharmaceutiques en Afrique et dans les collectivités et territoires d’Outre-Mer. E.P.DIS est ainsi devenu le partenaire exclusif de Sanofi dans la distribution et la commercialisation de ses médicaments et vaccins dans près de 25 pays d’Afrique subsaharienne.
« Nous sommes tout à fait confiants sur les capacités d’E.P.DIS à développer le portefeuille produit de Sanofi et à mener des activités commerciales avec une approche de service intégral tout en assurant une transition fluide et progressive. Par conséquent, ce projet ne génèrera aucun changement pour la communauté médicale et les patients, concernant l’accès à nos médicaments et vaccins, qui continuera à être assuré au Cameroun, en Côte d’Ivoire et au Sénégal indépendamment de l’organisation qui sera mise en place », tente de rassurer le groupe français.
Sanofi est enregistré dans le registre de commerce au Cameroun depuis 2006. La multinationale qui opère dans la production et la distribution des médicaments et des vaccins. Ses produits seront désormais commercialisés dans le pays par le groupe Eurapharma.
Le géant du BTP Sogea va mal
Dans une note d’information signé le 21 octobre 2021 Sogea-Satom, filiale du Cameroun, annonce un plan de licenciements collectif à cause du « mauvais temps » que passe la structure et l’arrêt total de ses activités en 2020.
« Notre société doit faire face depuis quelques temps à une baisse importante de son activité sur l’exercice 2021. Le carnet de commande n’ayant pas été renouvelé pour l’exercice 2022 et nous prévoyons un arrêt total de nos activités courant cette année », peut-on lire dans la note d’information signée par le chef d’agence de Sogea-Satom Cameroun.
Pour la continuité des activités, l’entreprise veut procéder à des licenciements. « Dans le but de préserver la continuité d’exploitation de notre structure, nous sommes malheureusement contraints d’envisager un plan de licenciements collectif sur certains de nos sites suivants : agence de Yaoundé ; direction exploitation ; base matériel de Douala ».
L’entreprise indique le processus encadrant ce plan social se déroulera en concertation étroite entre la direction de la société, l’administration du travail et les représentations du personnel des dites de Douala et Yaoundé, afin d’assurer le strict respect des droits des salariés concernés.
Le Coq sportif bat de l’aile
Dans un communiqué publié le 12 août 2022, la Fédération camerounaise de football (Fecafoot) annonce que la société One All Sports a été retenue pour remplacer le Français Le Coq Sportif comme équipementier. Le contrat porte sur une période de trois ans. « Dans le cadre de l’exécution de cette convention, qui a d’ores et déjà été approuvée par le Comité exécutif de notre instance, le nouvel équipementier s’engage à verser à la Fecafoot une somme annuelle largement supérieure à celle proposée par les autres prétendants », apprend-on du communiqué signé du directeur marketing et communication de la Fecafoot, Benjamin Pondy.
Ce dernier précise que, eu égard à la confidentialité contractuellement exigée par son partenaire, la Fecafoot s’abstient de publier le montant exact de la transaction. « Mais, elle est à mesure d’assurer qu’il s’agit du contrat équipementier le plus lucratif jamais conclu par le Cameroun », écrit-il. Ce qui laisse penser que la prime proposée par One All Sports pourrait aller au-delà du milliard de FCFA que versait annuellement Puma, le plus prestigieux des équipementiers des Lions indomptables, au cours de la dernière décennie.
Basé à Bangkok, One All Sports est connu dans le milieu du sport automobile. Le Coq Sportif annonce un contentieux contre la fédération camerounaise de football. En effet, la Fecafoot a résilié le 23 juillet dernier son contrat de partenariat avec l’équipementier français avant le délai contractuel de fin 2023. Tandis que la Fecafoot lui reproche de n’avoir pas respecté ses engagements contractuels, notamment dans le domaine financier, Le Coq Sportif réfute et accuse plutôt la Fecafoot de rupture abusive de contrat.