« Il y a quelques jours, l’Administration fiscale publiait les chiffres de la collecte des recettes fiscales au 31 juillet 2022. Fait notable, ces chiffres affichaient une progression de près de 300 milliards de FCFA, en comparaison avec la même période en 2021. Je voudrais partager avec vous l’analyse que j’en fais. Un examen superficiel de ces données pourrait laisser penser qu’elles ne reflètent que la performance des services fiscaux. En réalité, au-delà des nombreuses réformes mises en œuvre qui peuvent expliquer en grande partie ces résultats, il me semble que ces chiffres rendent davantage témoignage de la résilience de notre économie en général et de celle du secteur privé en particulier. Ils sont donc de ce fait un hommage appuyé au dynamisme des dirigeants d’entreprise que vous êtes.
Déjà l’année dernière, prenant acte de cette extraordinaire résilience en pleine crises sanitaire et sécuritaire, j’étais venu à Douala, au nom de Monsieur le ministre des Finances, remercier les créateurs de richesse que vous êtes pour votre contribution décisive à l’atteinte des objectifs de mobilisation des ressources publiques par l’Administration Fiscale. Le contexte n’a pas changé en 2022. Il s’est même complexifié davantage avec la survenance d’une crise supplémentaire qui a cours en ce moment même en Ukraine et dont les graves répercussions sur notre économie sont perceptibles.
Pour autant, cet empilement de crises n’a pas refroidi la détermination de la communauté des affaires camerounaise. Quel meilleur marqueur en effet du dynamisme préservé de celle-ci que les déclarations fiscales spontanées ayant conduit à des résultats fiscaux si remarquables !
Qu’on ne s’y méprenne cependant pas ! Les Autorités sont conscientes qu’en dépit des chiffres de collecte reluisants affichés, les difficultés auxquelles sont confrontés les milieux d’affaires ne manquent pas. Le chef de l’Etat, Son Excellence Paul BIYA lui-même est, comme vous le savez, très attentif à la qualité de l’environnement des affaires, gage de l’atteinte de l’ambition d’Émergence qu’il nourrit pour notre pays. Cette disposition d’écoute à un niveau très élevé, vous en avez été à maintes reprises, Monsieur le président du GICAM, le témoin privilégié.
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Pour l’Administration fiscale, le dialogue avec le GICAM a toujours constitué, en effet, l’épine dorsale des concertations avec le Secteur Privé. Depuis mon arrivée à la tête de cette administration, j’ai honoré, avec un bonheur non dissimulé, toutes les invitations à participer aux Dîners-Débats organisés par le GICAM. Tout comme votre institution a systématiquement pris part aux rencontres organisées par l’Administration Fiscale dans le cadre de la préparation des différents projets de lois de finances. Certes, certaines incompréhensions ont pu apparaître au cours de ce long cheminement. Mais pouvait-il en être autrement, tant il est vrai que nos attentes peuvent parfois se révéler contradictoires. Mais ces moments de désaccord ne sauraient durer longtemps, condamnés que nous sommes à cheminer main dans la main pour l’atteinte d’un objectif finalement commun, à savoir bâtir un Etat viable et prospère.
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Je voudrais dès à présent, pour éviter toute équivoque, indiquer que pour pertinentes que seront vos propositions, elles ne seront pas toujours intégralement reprises dans les projets définitifs. Ceci ne devrait pas, comme je l’ai dit hier à l’ouverture des travaux de la présente visite, être interprété comme un désaveu du GICAM, ni comme une insuffisance d’écoute à son endroit. L’exercice de conciliation d’exigences contradictoires pourrait, en effet, contraindre les Autorités à des arbitrages difficiles et à une prise en compte progressive de certaines doléances du secteur privé ; sans pour autant que la sincérité du dialogue que nous menons soit questionnée. »
Extrait du discours prononcé au Gicam le 14 septembre 2022